Prise de parole en entreprise : pourquoi et comment préparer un Codir à répondre aux médias ?

Introduction
Dans un environnement professionnel et sociel où l’information circule à une vitesse inédite, les membres d’un Comité de direction (Codir) ne peuvent plus se contenter de piloter l’entreprise en coulisses. Ils sont désormais attendus sur le terrain médiatique, qu’il s’agisse d’expliquer une stratégie, de rassurer en temps de crise ou de porter la voix de leur domaine d’expertise.
En France, les cas récents sont parlants : un DG confronté à une cyberattaque, un DRH pris à partie sur une réforme sociale, ou encore un directeur industriel face à un accident technique. Dans chacun de ces scénarios, les médias ne veulent pas seulement entendre le dirigeant général : ils cherchent l’expert légitime.
Comme le rappelle Laurent Vibert, fondateur de Mediatraining.info et expert en communication sensible et de crise :
« Un Codir doit être capable de parler d’une même voix, tout en laissant émerger des figures crédibles et compétentes. Dans une crise, ce n’est pas toujours le DG qui parle, c’est souvent celui qui sait. »
Pourquoi un Codir doit-il être préparé aux médias ?
La parole des dirigeants engage l’entreprise
Chaque membre du Codir incarne une dimension stratégique : finances, RH, communication, innovation, technique, RSE… Les journalistes recherchent des interlocuteurs légitimes.
- Lors d’un mouvement social, c’est le DRH qui devient un interlocuteur attendu.
- En cas de cyberattaque, le DSI ou le RSSI peut incarner la réponse.
- Lors d’un incident industriel, le directeur de site ou le directeur industriel doit être en première ligne.
Sans préparation, le risque est grand : improvisations malheureuses, jargon technique incompréhensible ou messages contradictoires.
Une cohérence scrutée par les médias
L’opinion publique n’attend pas seulement une explication : elle veut cohérence et transparence maîtrisée. Si les membres du Codir tiennent des discours divergents, la crédibilité de l’entreprise vacille immédiatement.
Le cas de l’entreprise Orpea en 2022 illustre bien ce risque : entre le directeur financier, le DG intérimaire et d’autres responsables, les messages se sont entrechoqués, renforçant la défiance.
Un Codir préparé, c’est un collectif entraîné à partager les mêmes éléments de langage, le même Message Essentiel et à répondre de manière convergente.
La crise met parfois en avant d’autres voix
Dans une situation tendue, ce n’est pas toujours le PDG qui peut répondre.
- Exemple : lors de la cyberattaque du CHU de Rennes, ce sont des responsables techniques et médicaux qui se sont exprimés devant les caméras pour expliquer la reprise progressive des systèmes.
- Lors des inondations meurtrières dans la Drôme et le Gard, ce sont souvent des élus locaux ou des directeurs de services techniques qui ont porté la parole, plus que les préfets eux-mêmes.
Préparer l’ensemble du Codir, c’est anticiper que chacun peut être exposé aux médias, parfois dans l’urgence.
L’attente médiatique de figures spécialisées
Le temps des communicants “hors sol” est révolu. Les rédactions veulent parler à ceux qui savent, pas uniquement à ceux qui incarnent.
- Sur une panne informatique massive, un DSI préparé vaut mieux qu’un PDG approximatif.
- Sur une réforme RH contestée, le DRH doit incarner la pédagogie et la maîtrise.
Mais attention : sans media training, ces experts risquent de tomber dans un langage trop technique, de perdre la clarté, ou de laisser échapper un mot mal interprété.
Le cadre déontologique et juridique des prises de parole
Un Codir ne peut pas communiquer comme il le souhaite. Chaque prise de parole s’inscrit dans un environnement réglementaire et contractuel qui impose des garde-fous.
Respect du droit et des obligations légales
- Droit du travail : certaines informations liées aux négociations sociales ne peuvent être divulguées publiquement tant que les instances représentatives n’ont pas été consultées.
- Droit boursier : dans les sociétés cotées, le règlement européen MAR (Market Abuse Regulation) impose un encadrement strict de la communication financière (pas de divulgation sélective, égalité d’accès à l’information).
- Droit à la vie privée : les dirigeants doivent veiller à ne pas citer de noms ou de données personnelles protégées.
Chartes internes et règlements de l’entreprise
De nombreuses entreprises disposent de chartes de communication de crise ou de protocoles d’expression publique:
- Qui parle ?
- Dans quelles circonstances ?
- Avec quel périmètre d’information ?
Préparer un Codir inclut la connaissance et le respect de ces chartes internes.
Confidentialité et sécurité
- Certaines informations techniques, commerciales ou stratégiques relèvent du secret des affaires (loi française de 2018 transposant la directive européenne).
- Dans les secteurs sensibles (santé, énergie, défense, transport), les dirigeants sont soumis à des clauses de confidentialité renforcées, voire à des obligations de silence pour ne pas compromettre la sécurité nationale ou la sûreté des installations.
Déontologie et crédibilité
Une communication Codir crédible doit respecter :
- la transparence maîtrisée,
- l’exactitude des faits (aucune approximation volontaire),
- le refus de manipuler l’opinion.
Comme le rappelle Laurent Vibert :
« Les dirigeants doivent comprendre qu’un micro n’est jamais anodin. Parler aux médias engage non seulement l’image de l’entreprise, mais aussi sa responsabilité juridique et parfois même sa responsabilité pénale. »
Les risques d’une prise de parole non préparée
- Contradictions internes : deux membres du Codir qui tiennent des propos divergents devant des médias concurrents.
- Off mal géré : un dirigeant pense “parler en privé” et ses propos se retrouvent publiés.
- Jargon technocratique : incompréhensible pour le grand public, il décrédibilise le message.
- Absence de dimension humaine : se contenter de données chiffrées sans empathie, ce qui peut heurter l’opinion.
Retour client : un groupe industriel français formé récemment par Mediatraining.info témoigne :
« Nous pensions être à l’aise en réunion, mais face caméra la réalité est toute autre. Nos dirigeants ont découvert qu’un message clair et humain vaut plus que dix minutes d’explications techniques. »
Comment préparer efficacement un Codir aux médias ?
Le Message Essentiel et l’OCP
Issu des méthodes journalistiques, le Message Essentiel (ME) est le socle de toute prise de parole. Chaque membre du Codir doit le connaître et l’incarner.
Il est couplé à l’Objectif Commun Partagé (OCP) : la vision à transmettre collectivement à l’audience.
« Former un Codir, c’est l’aligner autour d’un cap. Cela évite les messages contradictoires et assure la cohérence du discours externe », souligne Laurent Vibert.
Les éléments de langage communs
Un Codir doit partager une trame commune :
- une formulation claire de la situation,
- une explication compréhensible,
- un message tourné vers l’action et les solutions.
Le rôle du porte-parole désigné
Faut-il toujours laisser le DG parler ? Pas forcément.
- Le DG incarne la vision stratégique.
- L’expert (RH, DSI, technique) incarne la légitimité opérationnelle.
Un media training collectif permet de définir qui parle selon les situations.
Les simulations média training
Chez Mediatraining.info, les Codir sont entraînés dans des conditions proches du réel :
- Interviews filmées en plateau,
- Questions piégeuses de journalistes,
- Débriefing vidéo immédiat.
Le matériel utilisé (caméras 4K, micros HF, retour écran) recrée les conditions d’un direct télévisé.
Les erreurs fréquentes à éviter
- Vouloir tout dire : un Codir doit synthétiser.
- Se replier sur le jargon : il faut vulgariser sans simplifier à l’excès.
- Oublier l’émotion : sans empathie, le discours reste froid.
- Ignorer les réseaux sociaux : un message mal calibré est amplifié instantanément.
Études de cas
- Transport ferroviaire : un dirigeant formé à anticiper les questions a su cadrer un débat télévisé, évitant la crise sociale.
- Industrie agroalimentaire : face à un rappel produit, le Codir a pris la parole de façon coordonnée, rassurant les consommateurs.
- Santé publique : un directeur de CHU médiatisé a découvert qu’un message humain, répété et clair, pèse plus que des chiffres techniques.
Pourquoi faire appel à une agence spécialisée ?
Peu d’agences disposent de l’expertise à 360° :
- expérience de porte-parole,
- formation universitaire,
- expertise en zone d’incertitude,
- connaissance fine des risques (Brevet national de prévention).
Nitidis, maison-mère de Mediatraining.info, est encore reconnue “Excellente” par Leaders League en 2025 pour ses actions de communication et gestion de crise.
Elle est certifiée Qualiopi, ce qui permet la prise en charge de ses formations par les OPCO.
Conclusion : un Codir préparé, une entreprise protégée
Former un Codir aux médias, ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Dans un monde où l’image d’une entreprise peut basculer en 10 minutes d’interview, la préparation collective est une assurance réputationnelle.
« Un Codir préparé, c’est une entreprise protégée. L’improvisation, en revanche, coûte toujours plus cher qu’une formation », conclut Laurent Vibert.
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